Sombre , le tunnel...Comme
un astre mort.
Mona s'y aventura en tournant
sur
elle-même....
Une petite musique monotone
l'accompagnait,
faussement rassurante.
L'imaginé -
voyage de MONA - LALA
Voltigeant de montagnes en clochers, de frontières
en ruisseaux
et de pays ancien à fragile mémoire
sur petite musique d'oubli.
Sombre , le tunnel...Comme
un astre mort.
Mona s'y aventura en tournant
sur
elle-même....
Une petite musique monotone
l'accompagnait,
faussement rassurante.
Mona flanait,rêvant à petits flasches
( back) colorés , lorsqu'une
larme heurta sa joue
Surprise,elle la rangea précieusement
dans sa minaudière secrète.
D'où venait- elle?
larme fou-rire ou larme-regrets?
Lala n'en savait NIET.
Un crépitement soudain
se fit entendre ,et une pluie
de larmes tomba en giboulée.
Mona poursuivit sa promenade,
intriguée.
Elle aperçut l'entrée d'un tunnel,
où de petits rats en tutu
esquissaient
des entrechats et interpellaient
ces larmes qui s'y engouffraient
en se bousculant.
Retrouverait-elle sa moulinette
à rêves et à mémoire?
Mona se glissa rapidement dans
le transsibérien que l'ami Blaise
avait si souvent emprunté. Elle
envoya un baiser à l'hirondelle
qui arrivait du faubourg-remplumée
par une nuit fort fructueuse.
Noir et luisant comme un gros insecte,
le train s'ébranla vers son improbable
ailleurs. Là où les villes murmurent
des chants venus de trés loin, où les
cours d'eau soupirent d'antiques
complaintes oubliées de tous...
-Dis,Blaise,sommes-nous trés loin
de ton tertre?.............
Le ciel bailla rêveusement.
Une alouette fut prise dans sa
luette."les oiseaux sont des cons",
ricana un avion aupassage."
- ( c'était un vieux coucou)
L'alouette-enluettée, luttait,
déchirant tout alentours.
Paniqués,les stratus
s'enfuirent à tire-nuage,
suivis par les cumulus et
quelques ovnis égarés.
Lala s'horrifia,regrettant de
n'avoir emporté avec elle sa
moulinette-à-rêves et à
mémoire.Talisman que
lui avait offert F.de C.
Il lui fallait la récupérer!!!!
Désoeuvré, le Clin-d'oeil tenta
d'agacer Lala.
Elle n'en eut cure.
Il devint curieux,et cligna:
TOP. re-cligna : TOP . TOP.
Toujours rien!!!
Suffoqué d'indignation il
ré-ajusta son Tir-d'oeil. Rata sa
cible une fois de plus. -"Faudrait
que je m'entraîne à tirer" Il sourit
dans sa prunelle: "le clin d'oeil mortel,
pas mal du tout....."
Le ciel s'assombrit et s'anima de
petits personnages étranges.
Croyant apercevoir le Ludion, le
Clin-d'oeil se mit en stand-by.
... En bas, tout en bas, Mona
déroulait ses visages en guirlandes-
surprises.
Enveloppée dans cette nuit-
d'artifices,
Mona s'endormit. Et,dormant,
fouilla dans les recoins de ses
rêves. Elle y découvrit quelques
monstres étincelants qui chantaient
d'une voix curieusement douce.
Continuant à fureter , elle aperçut,
derrière une colonne baroque , une
trés vieille femme voilée , au regard
qui souriait.
Un regard d' améthyste. Lala
s'approcha, et la femme lui indiqua
un chemin-labyrinthe, avant de
s'évaporer dans une senteur de jasmin.
Le rire d'un oiseau la sortit de son rêve.
Trois petits nains essayaient de
grandir...
Une avalanche de voyelles,
mêlées à quelques consonnes
tombèrent en pluie sur le
visage de Mona.L'une d'elles
se planta dans ses cheveux.
Pas la moindre virgule! Elle
éclata de rire et s'en fit un
collier.
....Cependant, là-haut,
les nuages faisaient la gueule:
un jeune Cumulus se la jouait
poéte-maudit. On l'entendait
croquer des brins de mots,
siffler des fins de phrases
dont cet étourdi de Ludion
s'était délesté.
Gonflé,le gamin!!!
De connivence ils soufflèrent
leur rage noire qui assombrit
d'un coup ciel et terre mêlés.
Le rire de Mona résonna en
blanc...
Le ludion flottait toujours,là haut,à
une si folle vitesse qu'elle le rendit
invisible. Dans son sillage, les mots
dont il s'était délesté se balançaient
en spirales ahuries. Certaines avaient
le mal de l'air , d'autres le hoquet.
Des voyelles heurtaient les
consonnes,
s'embrouillant l'alphabet.
D'improbables silhouettes circulaient,
absentes. Quelques unes étaient
masquées.
Seul, le visage d'Ortolas Picon - surgi
d'un barbelé-nuage trahissait quelque
inquiètude: son accusé de réception
arriverait-il à Lala? ( il s'agissait en
l'occurence d'un de ses cils, arraché
d'un coup sec.)
Toujours dans l'attente,Mona
s'entraînait à des expériences magiques
pour tromper l'ennui.
Elle avait beau se fermer les yeux :
dans cette Marinetta-bella (tchi!tchi!)
il y avait plus de cons que de mouches!
C'était d'une navrante évidence.
La mer n'étant pas loin , MONA y
plongea jusqu'au grand Silence bleu,
là où les mamans des poissons sont si
gentilles....
Il fallait aller plus profond,
s'éloigner de la surface
toujours agacée par les rires
effrontés des MOUETTES
hélas pas MUETTES.
MONA répèta :
"Mouettes-pas-muettes",
envoyant les mots rebondir
d'une luette à l'autre....il avait
suffi d'un seul O, pour troubler
les ondes ! ! ! Trop bête!.....
"La MUE d'une mouette
vaut-elle
La MOUE d'une muette?."